jeudi 1 novembre 2012

Le Salon Fantastique : première édition

Le Salon Fantastique : première édition




Ce dimanche 28 octobre, il est 11 heures du matin, il fait froid et Merlin a sorti sa plus belle barbe.  Après nous avoir régalées d’un tour de passepasse avec sa pièce enchantée, Merlin, 59 ans, nous explique ce qui l’a poussé à sortir de sa retraite pour assister à la première édition du Salon Fantastique, sis avenue des Champs-Élysées, à Paris. Amateur de littérature fantastique et d’arts occultes, il n’a pas pu résister à l’envie de découvrir ce nouveau salon, avec sa fille de 18 ans, qui pourtant s’intéresse plutôt « aux stars et tout ça ». Ce salon est aussi pour lui l’occasion d’échanger autour de ses sujets de prédilection.

Nous sommes également des passionnées de littérature fantastique, et ça tombe plutôt bien car c’est le sujet du blog. Nous nous baladons donc avec curiosité dans le chapiteau de 70 mètres de long consacré à cet univers, avec l’intention de déterminer si la première édition du salon tient ses promesses. L’association Promenons-nous dans les bois est à l’origine de cet événement. L’ambition clairement affichée sur le site web est de « rendre justice aux mondes imaginaires en tant qu’objets culturels » – le terme « rendre justice » n’est pas anodin. Il est vrai que ce secteur souffre d’une mauvaise réputation. On le pense majoritairement destiné aux adolescents, séduits par les vampires et les intrigues sanglantes.  
Alors, qu’en est-il sur place ? À qui s’adresse le salon ? Qui a bravé le froid pour s’y rendre ?



De part et d’autre d’une longue allée, les stands représentent tout ce que le mot fantastique recouvre : de grandes tables de jeux de rôle, comme le célèbre Loup-garou de Thiercelieux ; des costumes de sorciers, de mages, de pirates ; des parures féeriques ou gothiques ; des figurines de créatures légendaires ; des monstres grandeur nature ; des groupes de passionnés parés de leurs plus beaux costumes qui se réunissent en communauté et bien sûr des livres, des revues et des dédicaces d’auteurs et d’illustrateurs spécialisés dans cet univers.




Parmi les éditeurs de livres, nous retrouvons quelques maisons d’édition indépendantes comme Alzabane. Si vous ne la connaissez pas, allez faire un tour sur son site internet. Cet éditeur jeunesse n’hésite pas à proposer des textes de qualité littéraire et richement illustrés. Auteur et éditeur, mais également conteur hors-pair, Jean-Sébastien Blanck est, à notre sens, une personnalité à suivre.  

Qui dit fantastique dit web-magazine. Outre fantasy.fr et elbakin.net, nous retrouvons l’incontournable Actu-SF. Le web-magazine, également maison d’édition, présente sur son stand ses nouveautés et notamment  l’anthologie officielle du festival des Utopiales, lequel aura lieu à Nantes du 7 au 12 novembre 2012 et où nous serons bien sûr présentes. Si, comme nous, vous êtes adeptes des tablettes, le responsable du stand nous a d’ailleurs rappelé que la plupart de leurs publications sont disponibles en numérique. 

Mais l’exposant qui nous intrigue le plus, c’est Black Moon. Visible depuis l’entrée, le stand de la collection spécialisée dans le fantastique, et accessoirement éditeur de Twilight, occupe une place d’honneur sous le chapiteau. Nous nous interrogeons sur la présence de cette marque appartenant au premier groupe français, Hachette, dans un salon aussi modeste. Nous abordons Faustine Tillard, l’attachée de presse de Black Moon. Celle-ci admet qu’ils prennent un risque puisque la notoriété du salon n’est pas encore installée. D’une manière générale, la participation à un tel événement n’est jamais rentable. En effet, les dé- penses sont importantes : entre la location du stand au mètre carré, celle des tables et des chaises, de l’alimentation électrique, de la ligne téléphonique et les frais de livraison du stock sur place, les éditeurs rentrent rarement dans leurs frais. Il faut aussi compter le personnel et les bénévoles mobilisés. Les tarifs ont beau être beaucoup moins élevés que le coût réel des emplacements, cela reste une organisation contraignante. 


Alors quel intérêt de participer à cette manifestation ? Faustine Tillard nous répond à ce sujet que leur but est avant tout d’offrir une bonne visibilité à la marque. Pour Hachette, l’omniprésence sur les salons et autres événements est une stratégie marketing très efficace.  Faustine Tillard ajoute que la présence d’un public majoritairement adulte ne leur permet pas d’attirer un grand nombre de lecteurs et de vendre beaucoup de livres, puisque leurs publications s’adressent surtout à des adolescents. Les organisateurs du salon eux-mêmes semblent avoir été surpris par la moyenne d’âge de leurs visiteurs. L’organisation d’une chasse au trésor destinée aux enfants n’a pas attiré les foules. Quant à l’intention de Black Moon de revenir l’an prochain, nous n’en saurons pas plus. Les ventes, les chiffres et les calculs parleront ! Bilan de cette journée : malgré quelques erreurs de ciblage, nous vous conseillons vraiment d’aller faire un tour sur ce salon l’an prochain. Un adulte passionné y trouvera parfaitement son compte ne serait-ce que pour vivre de grandes aventures autour des tables de jeux avec d’autres fans, accompagnés éventuellement d’une boisson provenant de la petite cafétéria. Ce sera aussi l’occasion de vous en mettre plein la vue et, pourquoi pas, de planifier vos prochaines sessions de jeux de rôles grandeur nature !


Édit du 9 novembre 2012 : les résultats sont tombés, 50 exposants, 7000 visiteurs et des organisateurs visiblement satisfaits. Le salon sera reconduit l’année prochaine ! Les organisateurs pourront profiter de cette première expérience pour mieux cibler leur public. Il reste également à savoir si les exposants seront fidèles au rendez-vous. À ce sujet, le salon a décidé d’accorder des frais trois fois inférieurs au prix réel de l’emplacement pour 2013 ainsi qu’une remise de 10 % les années suivantes pour ceux qui désireront revenir. Une façon stratégique de fidéliser les participants à ce salon !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire